Le dispositif POLMAR/Terre
Mis à jour le 05/07/2024
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Le dispositif POLMAR (POLlutions MARines) Terre est une mesure pour lutter contre les pollutions marines par hydrocarbures sur le littoral français.
L’organisation POLMAR (POLlutions MARines)
POLMAR (POLlutions MARines) est un dispositif créé en France après la marée noire du Torrey Canyon en 1970. C’est avec la catastrophe de l’Amoco Cadiz sur les côtes de Bretagne en 1978, que les moyens de lutte se sont matérialisés dans des plans POLMAR apparus à cette occasion. Le littoral français a été marqué par deux autres crises majeures de pollutions accidentelles par hydrocarbures avec les marées noires liées aux naufrages de l’Erika en 1999 et du Prestige en 2002.
Depuis, le dispositif a évidemment beaucoup évolué pour s’adapter aux changements des organisations et des menaces. Ainsi depuis 2005, le dispositif POLMAR est rattaché à l’Organisation de la Réponse de Sécurité civile (ORSEC), qui est le tronc commun de tous les plans d’urgence
Navire |
Date | Contenance |
---|---|---|
Torrey Canyon |
18 mars 1967 |
120 000 t de pétrole brut |
Amoco Cadiz |
16 mars 1978 |
220 000 t de pétrole brut |
Erika |
12 décembre 1999 |
30 000 t de fioul lourd |
Prestige |
13 novembre 2002 |
77 000 t de fioul lourd |
POLMAR/Mer et POLMAR/Terre
L’organisation POLMAR se compose de deux volets. Le dispositif POLMAR/Mer, est confié localement au préfet maritime qui dispose des moyens interministériels de l’action de l’État en mer ; le dispositif POLMAR/Terre, également interministériel, est confié localement aux préfets de département.
En cas de pollution de grande ampleur ou lorsque les communes touchées ne sont pas en capacité de faire face, POLMAR/Terre est activé. Les moyens mis à la disposition des préfets relèvent pour une part importante du ministère de la Transition écologique et solidaire. Le préfet de zone de défense et de sécurité s’assure de la cohérence des actions terrestres et maritimes.
Des pollutions marines détectées chaque année
Chaque année, des pollutions marines par hydrocarbures sont détectées et gérées. Elles peuvent être dues à un dégazage, un déballastage, une avarie, un abordage ou à un accident en mer ou sur un estuaire. Si la probabilité d’occurrence d’un accident maritime entraînant une pollution d’hydrocarbure majeure devient plus faible aujourd’hui, ses impacts restent potentiellement considérables.
Les acteurs de la lutte POLMAR/Terre
Le dispositif de lutte POLMAR/Terre repose sur des moyens humains diversifiés. Parmi ceux-ci il y a :
- le Pôle national d'expertise POLMAR-terre, au sein de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture (DGAMPA) ;
- le correspondant POLMAR départemental dans les directions départementales des territoires et de la mer en métropole (DDTM) et les directions de la mer en outre-mer (DM);
- les personnels des centres de stockage au sein des directions interrégionales de la mer (DIRM) et des directions de la mer en outre-mer ;
- le délégué de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de zone de défense et sécurité ;
- les formations militaires des unités de sécurité civile ;
- le SDIS qui est un établissement public départemental ;
- les personnels des ports de pêche et de commerce gérés par les Conseils généraux ou régionaux ;
- les personnels du Conseil départemental ;
- les personnels des services techniques municipaux et des ports communaux ;
- les moyens privés.
Première concernée par la pollution de son littoral, la commune met en place une première réponse à terre en mobilisant ses propres moyens sous la direction du maire. Lorsque les conséquences du sinistre dépassent les limites ou les capacités d’une commune, le préfet de département dirige les opérations de secours. Il active alors le plan POLMAR/Terre de l’ORSEC départemental.
La préparation à la lutte
Les mesures de préparation à la lutte sur le littoral consistent à maintenir la capacité opérationnelle du dispositif POLMAR/Terre. Cette mission consiste à fournir rapidement aux autorités responsables les moyens d’agir en cas de déversement d’hydrocarbures dû à un accident en mer ou à une installation pétrolière.
La préparation à la lutte doit par essence s’adapter en permanence à l’évolution des menaces et des techniques de lutte en tenant compte des organisations administratives qui y concourent.
Le dispositif POLMAR/Terre se compose d’un réseau d’acteurs. Le correspondant POLMAR départemental, en charge de l’animation dans son département met à jour les plans départementaux ORSEC/POLMAR/Terre et organise les exercices qui rassemblent les différents acteurs. Les exercices avec déploiement de matériel ont pour objectif d’évaluer l’efficacité du dispositif ORSEC/POLMAR/Terre, de former et d’entraîner les acteurs susceptibles d’intervenir pour faire face à une pollution marine, d’apprendre aux différentes parties prenantes à agir ensemble et de mesurer la disponibilité et l’efficacité des matériels dédiés. Le délégué de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de zone de défense et sécurité rassemble les partenaires autour des thématiques des déchets et prépare les accords cadre visant à mobiliser les moyens en cas de lutte. Il suit l’ensemble des plans d’urgence.
La formation des personnes notamment celles des collectivités qui est un axe fort du dispositif est dispensée par le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE), et par les personnels des centres de stockage.
Des centres de stockage répartis en métropole et en outre-mer
Répartis sur le littoral français, on compte treize centres de stockage interdépartementaux de matériels spécialisés pour la lutte contre la pollution, dont cinq situés en outre-mer. Ils stockent, entretiennent les matériels et les équipements et les mettent à disposition en cas de lutte contre les pollutions. Il s’agit de matériel de protection comme les barrages flottants, les dispositifs de récupération et de pompage des polluants, de machines de nettoyage des plages et des rochers, de bacs de stockage et de décantation des hydrocarbures ainsi que d’outils de ramassage. Plus de 40 km de barrages sont ainsi disponibles.
Les transformations nécessaires
Le dispositif POLMAR/Terre a vocation à évoluer pour prendre en compte les différentes natures des pollutions et les changements des organisations et structures publiques, afin de mettre en œuvre dans les meilleurs délais du matériel parfaitement adapté.