Le Pacte tripartite pour la relance de la filière pêche en Guyane signé par Hervé Berville, la Collectivité territoriale de Guyane et le Comité régional des pêches
Mis à jour le 10/05/2023
Communiqué de presse
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Le mercredi 3 mai, à Cayenne en Guyane, a été signé par le secrétaire d'Etat chargé de la Mer, la Collectivité territoriale de Guyane et le Comité régional des pêches, le Pacte tripartite pour la relance de la filière pêche, témoignage d’un engagement commun à agir efficacement.
Depuis près de neuf mois, de nombreux échanges ont eu lieu entre Hervé BERVILLE, Secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargé de la Mer, M. Gabriel SERVILLE président de la Collectivité territoriale de Guyane, les parlementaires guyanais et M. RAGNAUTH, le président du Comité régional des pêches de Guyane pour préparer la visite ministérielle.
Les temps de travail avec le Président de la Collectivité de Guyane, les pêcheurs et le Ministre ont permis de partager totalement trois convictions.
- La pêche en Guyane doit répondre à l’enjeu de souveraineté alimentaire pour le territoire, et aussi d’indépendance économique. C’est donc une filière moderne française et guyanaise qui doit trouver à se développer pour répondre au besoin des guyanais ;
- Les leviers d’action suivants ont été identifiés : des marins qualifiés et formés en Guyane, des navires sûrs et efficaces, qui iront pêcher plus au large dans une logique de diversification et des infrastructures notamment portuaires qui soutiendront cette dynamique. Ce besoin c’est entre Guyanais qu’il doit être défini et l’État viendra accompagner, en soutien ;
- Pour que la filière soit viable, il faut aussi des actions de soutien d’urgence pour les pêcheurs et pour les usiniers qui subissent la baisse des approvisionnements et de la ressource, le manque de marins disponibles et la pêche illégale.
Le pacte tripartite pour la pêche en Guyane
C’est pourquoi il a été décidé de construire collectivement un pacte tripartite pour la pêche en Guyane, associant l’engagement d’Hervé BERVILLE Secrétaire d’État à la Mer, au nom du Gouvernement et des services de l’État en Guyane, de la Collectivité territoriale de Guyane et de son président Gabriel SERVILLE et du CRPMEM de Guyane et de son président Léonard RAGHNAUTH.
Ce pacte, signé ce 3 mai, témoigne d’un engagement commun à agir et de responsabilités partagées.
Premier axe : Renouvellement de navires de pêche et réappropriation de l’espace maritime.
Dans le but de se réapproprier l’espace maritime au large de la Guyane, d’accroître l’attractivité du métier de marin-pêcheur et d’améliorer les conditions de travail à bord, un besoin initial de 2 millions d’euros, immédiatement disponibles, sont identifiés. Le financement de la CMA-CGM, géré par la BPI, pourra conduire à l’acquisition de premiers navires plus modernes, dans les six prochains mois.
Cette action sera poursuivie par la collectivité territoriale de Guyane dès que le dispositif de renouvellement de la flotte outre-mer sera validé par la Commission européenne.
Dans le même objectif, l’État affirme sa détermination à renforcer les actions de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non règlementée (INN) dans les eaux françaises au large de la Guyane :
- En accélérant l’acquisition d’un moyen nautique supplémentaire de contrôle et de surveillance, basé à Iracoubo, et en renforçant les moyens humains associés,
- En abondant l’enveloppe budgétaire pour saisir et détruire davantage de navires de pêche étrangers constatés en infraction à hauteur de 150 000 euros,
- En signant une convention avec le Centre National des Etudes Spatiales pour accroître la surveillance satellitaire de l’espace maritime au large de la Guyane,
- En intervenant auprès de la Commission européenne pour que des procédures de sanction soient engagées vis-à-vis des États dont sont originaires les navires de pêche étrangers pratiquant la pêche INN dans les eaux françaises au large de la Guyane.
Second axe : Moderniser les infrastructures portuaires dont la pêche a besoin.
La collectivité territoriale de Guyane mobilise les financements européens qui lui ont été délégués, le FEAMPA, pour faire aboutir ou lancer les travaux d’infrastructures prévus dans les ports de pêche ou les points de débarque. Il a été notamment ciblée la construction d’un ponton de débarquement au canal Laussat à Cayenne et de la rénovation du ponton au niveau du marché aux poissons à Iracoubo. Toutes les collectivités locales de Guyane seront associées.
Troisième axe : Aide économique à la filière « pêche »
L’État est prêt à mobiliser les outils existants pour aider les entreprises de la filière pêche en Guyane, notamment de la transformation, à traverser ses difficultés de trésorerie actuelles. Sera installée une cellule de crise qui s’appuiera sur le Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (audits, prêts), la commission départementale des chefs des services financiers (échelonnement des dettes fiscales et sociales), le médiateur du crédit, le recours à l’activité partielle, la mobilisation des aides « carburant ».
Quatrième axe : Développement de la formation maritime et amélioration des conditions sociales des marins-pêcheurs :
Dans l’objectif d’accroître l’attractivité de la profession de marin-pêcheur en Guyane :
- La collectivité territoriale de Guyane et l’État s’engagent à mobiliser et verser les moyens financiers pour la réalisation des investissements nécessaires pour la formation initiale de CAP Maritime qui sera accueillie par le lycée de Matiti, dès la rentrée 2024. La question de la formation continue sera aussi étudiée. A moyen terme, cette formation initiale pourrait être localisée dans tout autre établissement qui deviendrait Lycée de la Mer, à l’initiative de la Collectivité territoriale de Guyane, et qui diversifiera les formations offertes.
- L’État continuera de regarder les cas individuels de marins embarqués remplissant les conditions d’une régularisation.
Cinquième axe : Une méthode de travail pour une coproduction de l’action publique en faveur du développement de l’économie bleue
L’État, la Collectivité et le Comité régional des pêches se réuniront une fois par trimestre pour faire le point sur l’avancement de ces engagements.
Si certaines mesures proposées relèvent de l’urgence, il s’agit bien, conjointement, d’avoir une stratégie partagée de réappropriation de l’espace maritime guyanais par les acteurs économiques du territoire. Dans une logique de défense de la souveraineté économique française, l’État et la Collectivité veulent favoriser l’installation de patrons embarqués, de jeunes guyanais formés aux nombreux métiers du maritime et développer la création de valeur ajoutée par la production et la transformation en Guyane.