Le vent souffle sur le transport maritime
Mis à jour le 13/05/2022
Communiqué de presse
Partager cette page
- Partager par mail
- Adresse de la page copiée dans le presse-papier
La réduction des émissions de gaz à effet de serre constitue un objectif majeur du transport maritime dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs forums du One Ocean Summit en février ont ainsi examiné les solutions possibles à ce questionnement mondial. Elle se traduit, au long cours, par les travaux du comité de la protection du milieu marin de l’OMI, dont la prochaine réunion se tient en juin. L’examen du paquet de règlements proposés par la Commission européenne pour atteindre les objectifs de l’Union en matière de décarbonation, Fit for 55, doit également permettre d’avancer vers ce qui constitue l’ambition du siècle pour le transport maritime.
La France compte des entrepreneurs venus d’horizons différents, de la marine marchande à la course au large. Ils relèvent depuis quelques années ce défi et promeuvent ainsi l’utilisation de l’énergie du vent pour la propulsion des navires de transport. Grâce aux innovations dans la technologie des matériaux, l’architecture navale ou encore les logiciels de routage météorologique, de nouvelles solutions émergent.
Le Parlement avait dans la loi d’orientation sur les mobilités (loi 2019-1428 du 24 décembre 2019), demandé au Gouvernement de lui remettre un rapport sur l'opportunité de développer une filière industrielle de fret maritime à voile. Pour l’aider dans ce travail, le Gouvernement a confié le soin aux marins eux même de faire des propositions. Ainsi, Franck Cammas, navigateur de course au large, a remis à Annick Girardin et à Jean-Baptiste Djebbari un rapport sur le développement d’une filière de transport maritime à la voile. Les recommandations de ce rapport, portant sur des problématiques de réglementation technique, de soutien à l’innovation et au déploiement des technologies, et de mécanismes internationaux incitatifs ont pu servir de base à une concertation entre l’administration et la filière.
Dans le domaine de la R&D, l’Ademe a consacré ces dernières années 14 millions d’euros d’aides à des projets innovants sur différents type de propulsion éolienne, comme les ailes rigides ou les kites. Le soutien à l’innovation se poursuit au travers du Corimer (conseil d’orientation pour la recherche et l’innovation des industriels de la mer) dont la nouvelle feuille de route « Navire vert » vise à développer la synergie entre les constructeurs et les armateurs. Ce soutien a notamment facilité l’émergence de technologies efficaces, et des projets de navires de charge à voile sont lancés concrètement, avec des premières mises en chantier.
L’Etat accompagne également ce développement avec des dispositions fiscales dites de « suramortissement vert » que les travaux du Fontenoy du maritime ont permis de mieux adapter à la propulsion par le vent. Sur le plan technique, il accompagne les travaux sur la certification des navires que conduisent les sociétés de classification, et soutient la recherche en vue de l’élaboration outils fiables de qualification des performances des différents systèmes de propulsion par le vent. L’agence de l’innovation pour les transports (AIT) apporte un soutien institutionnel aux acteurs émergents souhaitant un accompagnement, notamment d’ordre institutionnel, financier ou réglementaire.
Les acteurs privés de l’environnement de la filière agissent également au profit du développement de la propulsion par le vent. De plus en plus de compagnies utilisant le transport maritime pour leurs marchandises souhaitent contribuer à sa décarbonation et accompagnent les projets des armateurs. Les acteurs privés du financement des navires (banques, assurances) adaptent aussi leurs dispositifs à cette catégorie émergente de navires de commerce. En s’appuyant sur l’ensemble de ces initiatives, le Gouvernement a donc pu publier le rapport demandé par le Parlement dans le cadre de la loi d’orientation sur les mobilités.