Sea Tech Week : l’innovation « au cœur de la préservation de l’océan »

Mis à jour le 19/11/2020

Actualité

La douzième édition de la Sea Tech Week se tient du 12 au 16 octobre. Dans le contexte de crise sanitaire, elle se réinvente et se digitalise : plus de 30 webinaires sont proposés sur un thème ambitieux, « Observation : du fond des océans jusqu’à l’espace ». À l’occasion de son discours d’ouverture à Brest le 30 septembre, Annick Girardin, ministre de la Mer, a pris la parole afin de développer son approche de l’innovation et de préciser les priorités du ministère en la matière.

Dugornay Olivier (2018), éolienne flottante Eolink, Ifremer

Renforcer la puissance maritime française par l’innovation

L'espace maritime français s’étend sur 11 millions de km2, un atout qui fait de la France la deuxième puissance maritime mondiale. Asseoir cette puissance appelle à développer la connaissance du milieu maritime et l’innovation. Annick Girardin a ainsi rappelé que « l’innovation a toujours été au cœur de l’exploration et de la préservation océaniques ».

Face à l’enjeu fondamental que représente la transition écologique dans le secteur maritime, l’innovation doit nécessairement conjuguer la préservation de l’environnement et le développement d’une croissance bleue. Parmi les domaines de recherche prioritaires cités par la ministre : la modélisation des océans fondée sur l’exploitation des données et l’intelligence artificielle, l’observation satellitaires, ou encore l’amélioration de l’efficacité du traitement de l’information dans le cadre de la sûreté maritime. L’innovation est également une clé pour atteindre les objectifs de transition environnementale du transport maritime (décarbonation, réduction des émissions atmosphériques, lutte contre les déchets…), et est capitale pour que les industriels puissent renforcer leur position dans la course à l’autonomisation.

Pour encourager ces actions, le ministère de la Mer soutient les acteurs qui agissent pour l’innovation. Et ce dans une approche fermement défendue par la ministre : « identifier les lieux d’innovation et accompagner les idées prometteuse ».

Pour ce faire, l’ensemble des outils nationaux de soutien à l’innovation sont mobilisés, notamment les incubateurs, les pôles de compétitivité, mais aussi les financements apportés dans le cadre du Conseil d'orientation de la recherche des industriels de la mer (CORIMER), l’instance de soutien aux projets de R&D maritime.  

Et cette ambition est au cœur du volet maritime du Plan de relance, qui inscrit dans ses priorités le renfort de la compétitivité des filières maritimes par le soutien à l’innovation, par exemple dans les domaines des navires non polluants et des systèmes autonomes d’exploration des océans.

Des programmes ambitieux pour accompagner les porteurs d’innovation

Pour concrétiser cette volonté d’accompagnement, le programme prioritaire de recherche « Un océan de solutions » a été annoncé en novembre 2019 par le président de la République lors des Assises de l’économie de la mer. Il s’inscrit dans le contexte de la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Son objectif : structurer la recherche sur l'océan pour mieux comprendre son fonctionnement global, mieux le protéger et exploiter ses ressources de manière durable. Ce programme s’appuie sur une politique ambitieuse d’exploitation des données et de modélisation.

Un accompagnement des projets innovants est mis en œuvre par le biais du Campus mondial de la mer. Il fédère et accompagne les acteurs académiques, économiques et institutionnels dans le domaine des sciences et technologies de la mer. À travers l’Océan Hackaton®, qui se tient chaque année depuis 2016, il permet de répondre à des défis concrets en mettant en place des projets innovants.

Boobloom, l’application de détection des algues vertes, lauréat 2019

Pour le premier Océan Hackaton® organisé à Champs sur Marne, l’équipe de télédétection de l’ENSG avait à cœur de proposer un défi. Son objectif : faire le lien entre les approches des milieux terrestre et marin. Elle s’est donc naturellement tournée vers une étude des pollutions des surfaces marines. C’est ainsi qu’est né le projet BoomBloom. Il s’agit concrètement de mettre en place un outil capable de mesurer les variations de chlorophylle, et donc de la concentration en algues vertes des côtes bretonnes pour détecter leur prolifération dangereuse. La donnée ainsi créée doit permettre de cartographier, d’alerter et de participer à la collecte d’information complémentaire autour de ces événements, afin potentiellement de les prédire.

Cet accompagnement est doublé d’une volonté d’impliquer les acteurs locaux (collectivités, associations, entreprises, etc.) et de répondre aux besoins des usagers de la mer. Pour ce faire, un appel à innovation a été lancé par RTE, gestionnaire du Réseau de transport d’électricité français, et la communauté urbaine de Dunkerque. Avec une ambition : imaginer des co-usages pour la plateforme électrique en mer de raccordement du parc éolien offshore. Cela permettra de faire émerger des usages complémentaires pour cette plateforme, et ainsi d’en faire un outil de valorisation et d’innovation, au service des territoires et des usages.