La connaissance de l’océan sera enrichie par l’objectif « Grands fonds marins » de France 2030

Mis à jour le 25/01/2023

Communiqué de presse

France 2030 : Les premières mesures pour les « Grands fonds marins »

Unsplash / Cristian Palmer

Le comité interministériel de la mer a acté les premières orientations pour les « Grands fonds marins » dans le cadre de France 2030, avec le lancement de missions d’exploration.

Annick Girardin, ministre de la mer, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de l’industrie annoncent, avec Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, les premières missions :

1.           Cartographie multi-paramètrique de haute précision des zones concernées par le contrat français de l’autorité internationale des fonds marins. Cette mission sera l’occasion de mettre au point et de démontrer les capacités d’un drone sous-marin français par grandes profondeurs.

2.           Surveillance par des planeurs sous-marins à grande profondeur des risques géologiques et sismiques du volcan sous-marin apparu par 3000 mètres de fond au large de l’île de Mayotte.

3.           Exploration de zones de grandes profondeurs (6000 mètres), par drone sous-marin avec un large éventail de capteurs.

4.           Investigation détaillée de zones de grandes profondeurs par moyens robotisés (ROV), capable de réaliser des prélèvements.

Les modalités de préparation et de réalisation de ces missions seront définies par le comité de pilotage ministériel, installé le 23 février par les ministres, qui s’appuiera sur les compétences et l’expérience de six personnalités qualifiées issues des secteurs industriels, scientifiques et maritimes : Thomas Buret (iXblue), Valérie Chavagnac (CNRS), Christian DUGUÉ (Direction Générale de l’armement), François LALLIER (Sorbonne Université) , Bernard ROGEL (Amiral (2S) - Membre de l’académie de marine et du Cluster maritime français ), et Carine TRAMIER (Présidente du Corimer).

Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sera lancé, en complément, pour identifier des technologies innovantes qui pourront être utilisées dans le cadre de futures missions d’exploration décidées ultérieurement.

A également été décidée la mise en place d’un programme de recherche (PEPR) sur les grands fonds marins, confiée au CNRS, à l’Ifremer et à l’IRD, et qui sera soumis au comité de pilotage ministériel. Ce programme pluridisciplinaire traitera aussi bien les processus physiques, biogéochimiques ou biologiques à l’œuvre dans les grands fonds marins, ainsi que des rapports qu’entretiennent les populations riveraines avec ces environnements particuliers.

Les données sur l’océan au cœur de la gouvernance des océans – un enjeu pour l’océanographie opérationnelle

L’exploration des grands fonds marins se traduira par le recueil de nombreuses données, géologiques, océanographiques, écologiques, biologiques, collecte orientée par l’expertise scientifique.

Les données recueillies dans l’exploration des grands fonds marins contribueront ainsi à la description numérique globale de l’Océan, indispensable pour répondre aux questions opérationnelles de gouvernance des espaces maritimes. Les données sur les grands fonds marins s’inscriront dans la démarche globale de l’océanographie opérationnelle, incarnée par Mercator-Ocean, l’opérateur basé à Toulouse du service européen Copernicus de données numériques d’analyse et de prévision de l’environnement marin. Cette démarche a été renforcée lors du One Ocean Summit de février 2022 par la décision de créer un « jumeau numérique de l’océan » à l’échelle européenne, et par l’initiative prise par six Etats d’entreprendre la transformation de Mercator-Ocean en organisation intergouvernementale.

Lors d’une visio-conférence tenue ce jour, les ministres ont demandé au président-directeur général de l’Ifremer, François Houllier, et au directeur général du Shom, Laurent Kerléguer, de proposer au comité de pilotage ministériel de l’objectif « Grands fonds marins », une politique de capitalisation et de valorisation des données qui seront recueillies à l’occasion des missions d’exploration, en prenant en compte les expériences nationales et européennes.